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Forum des enfants citoyens « S’engager, c’est déjà résister ! » au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation

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Le mercredi 22 juin 2022, une quinzaine d’enfants s’est rendu au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) pour discuter autour de l’engagement et visiter l’exposition temporaire Les enfants de la résistance.

L’engagement de nos jours

En arrivant au CHRD, les enfants s’installent dans l’amphithéâtre où Bernard Noly (Les Francas du Rhône) les interroge sur l’histoire du lieu pendant la Seconde Guerre mondiale. Deux avis se distinguent : certains enfants pensent que « c’était un refuge », d’autres : « un centre de déportation ». Marie-Liesse Zambeaux, médiatrice au CHRD, indique que la deuxième hypothèse est la plus proche et précise que c’est un lieu où les personnes étaient transférées et torturées. Elle cite le résistant Jean Moulin, interrogé dans cet endroit.

Bernard Noly enchaîne sur les raisons de l’engagement de nos jours : « Pourquoi peut-on avoir envie de donner du temps et de l’énergie ? ». Un enfant répond « qu’il faut aider les autres comme les personnes vivant dans la rue, les personnes âgées ou en difficulté ». Une autre ajoute que « nous pouvons aider des associations comme les restos du cœur ou la SPA ».

Bernard montre ensuite aux enfants une affiche d’un club humanitaire de lycée et leur demande ce qu’on peut faire dans un tel lieu. Les enfants évoquent des « actions pour aider » et « des ventes de charité ». Chloé Midey, stagiaire au Moutard et ancienne membre du club, raconte les actions qu’elle y a menées, telles qu’une collecte de jouets pour Noël, ainsi qu’un concert des artistes du lycée afin de collecter des fonds au profit de l’association « Sourire à la vie ».

Bernard, en prenant appui sur l’exemple de Chloé, les questionne sur les bienfaits que peuvent procurer de s’engager pour une cause. Les enfants énumèrent la satisfaction de faire quelque chose de bien et de se rendre utile, le partage, le fait de se mettre à la place des autres (on peut tous se retrouver dans une situation difficile) …Pour achever la discussion, il fait un parallèle sur les raisons qui ont poussé des personnes à s’engager dans la résistance, à dire non. « Pendant la Seconde Guerre mondiale, il y avait des intérêts collectifs à agir : ils n’étaient pas d’accord avec l’extermination des juifs », déclare une jeune fille. Une autre ajoute : « en résistant, on dit non à des choses pour avoir un monde meilleur que celui qu’on nous propose. » Un peu comme lorsqu’on manifeste de nos jours, conclue Bernard.

Les enfants de la résistance

À la fin de la discussion, Marie-Liesse Zambeaux emmène les enfants dans la salle d’exposition temporaire. Le groupe découvre quelques planches extraites de la BD Les enfants de la résistance. À l’aide d’objets, ils découvrent les différentes réalités de la France occupée, les grandes étapes de la Seconde Guerre mondiale et le fonctionnement de la propagande, de la résistance et de la répression. Marie-Liesse Zambeaux leur fait découvrir des cahiers d’école, ardoise et coloriages à la gloire de Pétain ; des drapeaux volés sur des motos des soldats allemands par deux jeunes sœurs, une sacoche avec des partitions contenants des messages codés, des tracts, une station récepteur-émetteur de morse, un pistolet…. Les enfants écoutent chaque histoire avec attention et n’hésitent pas à participer lorsqu’ils ont des questions ou des remarques à faire, aidées par leurs connaissances scolaires de la Seconde Guerre mondiale.

Ils découvrent également, amusés, un tract sur lequel est dessiné quatre cochons avec une question : « où se trouve le cinquième cochon ? ». Sous ses airs d’innocente devinette, ce tract en réalité subversif fait apparaître, grâce à un astucieux jeu de pliage, le « cinquième cochon » qui s’avère être le visage d’Adolf Hitler.

L’importance de s’engager, quelles que soient les périodes

De retour dans l’amphithéâtre, Bernard Noly demande au groupe ce qu’il a pensé de la visite. « J’ai bien aimé le tract des quatre cochons » déclare une jeune fille ; « et moi les moyens pour résister et recruter » précise un autre enfant. Un garçon souligne plutôt l’aspect historique : « la Seconde Guerre mondiale est la période que je préfère en histoire donc j’ai adoré voir des objets de cette époque ». Bernard enchaîne sur une dernière question : « quand on est jeune, comment on peut s’engager ? ». Les enfants ont de nombreuses idées comme « créer des groupes, des associations », « récolter de l’argent », « faire partie du conseil municipal d’enfants » … Certains précisent aussi qu’ils s’engagent déjà aujourd’hui à un plus petit niveau : « au centre, on fait des conseils pour donner notre avis sur les activités ». L’après-midi a permis aux enfants de leur offrir un nouveau point de vue sur la Seconde Guerre mondiale grâce à la bande dessinée. Ils savent aussi qu’ils ont le pouvoir d’agir, même à leur âge.

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