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Mercredi 23 mars, 24 enfants venus de deux structures de loisirs de Lyon et de Caluire ont eu l’occasion de visiter l’exposition temporaire Little Odyssée et de réfléchir aux sensations et émotions face aux œuvres présentées.

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Des œuvres adaptées pour les enfants…

Habituellement, le « forum des enfants citoyens® » commence par un temps de discussion autour du sujet abordé. Avec un tel titre pour ce forum – « grandir avec l’art » – il est apparu plus naturel pour l’équipe encadrante de débuter par la découverte d’une partie du musée et de prendre appui sur la visite pour pouvoir mieux en discuter. Les médiateurs et médiatrices ont donc pris en charge les groupes d’enfants dès leur arrivée pour les plonger directement en immersion, à la découverte des œuvres de Little Odyssée.

Le parcours fait appel à tous les sens. Après un rappel des règles – les œuvres d’art sont fragiles et ne doivent donc pas être touchées, sauf lorsque c’est autorisé – les enfants sont invités à découvrir différentes installations présentant des formes, des couleurs, des textures différentes, parfois même des sons… La première œuvre observée se sert de la lumière et de câbles utilisés en médecine. Ceux-ci projettent des images de détails de la peau sur un mur (rides, empreintes digitales, cicatrices…), ce qui laisse libre cours à l’imagination, comme on pourrait le faire en observant les nuages dans le ciel.

…Et des enfants qui créent l’œuvre

Cette exposition a permis aux enfants de participer pleinement et d’être acteur et actrice des œuvres. Une sculpture faite de plaques de verre, recouvertes de nickel et de chrome, invite les enfants à s’observer et à jouer avec les reflets et la transparence, pour faire partie intégrante de l’œuvre. Une autre installation permet d’interroger la place du visiteur : très enthousiastes, les enfants ont participé avec plaisir et sont devenus eux-mêmes des œuvres d’art ! Le principe : prendre une planche, lire la consigne, regarder le schéma pour reproduire la même posture et prendre la pause une minute avec sa planche. Autre œuvre plébiscitée durant cette matinée : Danse avec l’écran. Un écran blanc dans une salle qui se pare de formes inspirées de la nature à chaque pas et gestes faits par les enfants. D’autres dispositifs surprenants ont ponctué la visite : une table dressée à l’envers, au plafond, retenue par de simples piliers de bois, dont la fragilité et le danger ressenti font partie intégrante de l’œuvre ; une toile monochrome bleue, froissée et mal repositionnée sur le cadre de manière intentionnelle ou encore des centaines de globes terrestres éclairés remplissant l’espace d’une salle entière. La visite s’est achevée sur l’œuvre de Mary Sibande, installée sur l’ensemble du 3e étage : une vaste installation sculpturale et sonore, plongée dans la pénombre, mettant en scène une arène de molosses rouges autour d’une sculpture de femme représentant l’alter ego de l’artiste.

Qu’ont ressenti les enfants durant cette matinée ?

Durant le dernier temps de discussion, une fois réunis dans l’auditorium, les enfants ont fait part des sensations et émotions ressenties lors de la visite. Certains ont mentionné l’excitation face aux œuvres participatives, l’aspect « drôle » et « rigolo » de pouvoir bouger et interagir avec l’œuvre. D’autres ont évoqué l’aspect relaxant, calme, presque méditatif de la salle remplie de globes. D’autres se sont remémoré la peur, provoquée par leur imaginaire face à l’installation de Mary Sibande : « les chiens faisaient peur et puis, si on se retrouvait au milieu d’eux en vrai, on pourrait mourir ! », une autre enfant a souligné avoir presque entendu un chien geindre. D’autres se sont arrêtés sur la sculpture de la femme : « elle était étrange, c’est comme si elle nous regardait mais on ne voyait pas ses yeux ». Nombreux se sont exprimés pour évoquer la surprise, le rire, la joie face à tout ce qu’ils ont pu observer. Tous ont fait part de leur envie de revenir avec des membres de leurs familles ou des amis, pour leur faire partager l’expérience du jour. Une enfant a conclu en disant que si elle revenait, elle regarderait les œuvres différemment : elle essayerait cette fois-ci de les observer pour mieux comprendre comment elles sont fabriquées, soulignant ainsi l’envers du décor et tout le travail scénographique réalisé par le musée d’art contemporain.

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