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Forum des enfants citoyens « Sous le feu des projecteurs » à l’Opéra de Lyon

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Mercredi 6 avril, 20 enfants de l’école Jean Racine (Lyon 6e) se sont rendus à l’Opera de Lyon pour le « Forum des enfants citoyens® ». L’occasion de découvrir ce bâtiment emblématique de la ville, les personnes qui y travaillent et l’envers du décor.

Une découverte des lieux

Le groupe est accueilli par Karine Chièze, attachée aux actions culturelles de l’Opéra. Les enfants sont invités à monter les dix étages qui mènent au « petit studio » où la discussion et l’activité de la matinée se déroulent. En chemin, un premier arrêt permet de découvrir la grande salle de spectacle.

Le groupe s’avance alors dans la salle de 1 100 places où l’on pourrait faire rentrer en hauteur un immeuble de six étages. Les enfants se placent face à la scène où s’activent les techniciens, mettant en place les décors du prochain spectacle. L’occasion est donnée pour définir ce qu’est le spectacle vivant. Catherine Seon, chanteuse lyrique mezzo-soprano, invitée sur cette séance, rejoint les enfants. Le groupe reprend alors son ascension dans les escaliers. Un court arrêt tout en haut, au niveau du grand dôme, permet d’observer la vue sur les bâtiments et l’Hôtel de ville, avant d’arriver dans le petit studio – habituellement salle d’entraînement pour les danseurs – où les enfants s’installent pour la discussion.

Un temps pour se questionner sur la célébrité et la popularité

Bernard Noly, animateur (Les Francas du Rhône), introduit la discussion en montrant un petit papier signé. « Qu’est-ce que c’est ? » demande-t-il. Les enfants reconnaissent immédiatement un autographe. « C’est un souvenir d’une rencontre » ajoute un garçon. « On fait signer aux gens célèbres ». Bernard explique qu’on lui a signé ce papier à l’Opéra. Les enfants devinent rapidement que c’est la signature de Catherine Seon. Ils découvrent alors que Catherine, chanteuse lyrique, est connue dans le milieu de l’Opéra. Elle explique son parcours.

Le groupe s’interroge alors sur la manière de jauger la célébrité de quelqu’un. « On regarde sur internet », « on demande aux gens s’ils la connaissent », « on peut aller voir son compte sur un réseau social et voir le nombre d’abonnés », « si on nous parle d’elle, c’est qu’elle est célèbre », « on peut la voir aussi sur les affiches ».

Bernard demande alors aux enfants s’ils aimeraient être célèbres. Les réponses sont mitigées. Oui, pour être connu, avoir de l’argent et partager ce qu’on aime faire et non, parce qu’on peut être stressé face au public, suivi dans la rue, parfois, on doit vivre caché. « On peut même nous insulter si on ne nous aime pas » renchérit un garçon. « On ne se sent pas libre ».

Catherine partage alors son expérience et explique que d’un côté, elle aime qu’on la complimente pour son travail, ce qui flatte son ego, mais d’un autre côté, elle n’aime pas qu’on la reconnaisse dans sa vie de tous les jours. Être célèbre, cela fait plaisir, mais certaines personnes ont un égo « surdimensionné » et il faut faire attention quand on est artiste, au risque de ne plus faire attention aux autres.

Bernard demande ensuite : « quand on est enfant, peut-on être célèbre ? ». Le groupe évoque les enfants d’artistes connus, celles et ceux qui pratiquent un sport, chantent, dansent, battent des records… Une petite fille explique également sa célébrité éphémère en indiquant que toute sa classe est passée à la télévision : avec ses camarades, elle pratique le chant iranien et un journaliste a fait un reportage pour France 3.

« Et est-ce que ça vous parle, être populaire à l’école ? » enchaine Bernard. « Oui, les populaires s’habillent à la mode ». « On les connaît et on les respecte », « ils ont des choses que d’autres n’ont pas ». « On peut être populaire si on est gentil ou à l’inverse si on est méchant ». « …Et à travers les réseaux sociaux ? » continue Bernard. « Oui, ceux qui ont les réseaux sociaux, ils postent des trucs souvent sur YouTube, TikTok ». « Moi j’ai une chaîne et je fais des tutos vidéo, mais j’ai préféré la mettre en mode privé ». « Si on est timide, ce n’est pas facile d’être connu, reconnu ». Les enfants finissent par conclure que ce n’est pas toujours un avantage d’être populaire.

Tous en scène

Après la discussion, place à la pratique, pour se mettre dans la peau d’un chanteur ou d’une chanteuse lyrique, comme Catherine, qui leur propose un échauffement avant de chanter. « Pour vous, c’est quoi chanter de l’opéra ? » demande-t-elle. Un enfant, appréhendant l’exercice s’exprime : « Ça casse les oreilles ! Ils chantent fort et on ne comprend pas ce qu’ils disent ». « Ils ont un micro pour chanter fort ». Catherine répond par la négative, et pour faire tomber les idées reçues, chante alors un extrait de Carmen, de Georges Bizet. Les enfants applaudissent. Ils réalisent la puissance de la voix et on comprit toutes les paroles. Ils parlent de cet extrait et Catherine explique sa technique.

Les enfants sont ensuite mis en situation et pratiquent toute une série d’exercices de respiration, de postures et de vocalises pour apprendre à faire « résonner le corps ». Ils sont invités à toucher leurs cous, pour sentir les cordes vocales vibrer, à bailler jusqu’à « décrocher la mâchoire » pour découvrir le volume de la bouche et créer l’espace de résonance. « On utilise beaucoup d’air, on est à la fois instrument et instrumentiste » explique Catherine. Elle sort son diapason pour donner le « la » et propose alors de chanter ensemble un extrait de La flûte enchantée de Mozart, en français. Même les enfants les plus réticents en début d’exercice se mettent alors à chanter.

Pour conclure ce temps, les enfants nous font part de leurs ressentis après cette expérience. « Moi j’ai bien aimé ce temps : on a eu les conseils d’une chanteuse d’opéra ! ». « J’ai tout aimé, je n’ai pas pensé, j’ai juste chanté », « c’est un moyen de s’exprimer : si on n’arrive pas à dire des choses, on peut les chanter. » « Ce n’est pas grave si on ne sait pas chanter, on prend du plaisir ! ». « Moi ça m’a donné envie de chanter ». « …Et moi, ça m’a donné envie d’aller voir un opéra. C’est joli ! ».

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