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Début 2018, Marie-Chantal Zingiro, Chargée de projet en Médiation Sociale pour le collectif lillois KIFKIF (Nord, 59), a participé à la création d’un atelier autour de l’expo-quiz® junior « Égalité, parlons-en ! ». Elle nous raconte comment cet outil a permis de développer une action ayant pour aboutissement une représentation théâtrale.

Marie-Chantal Zingiro : En janvier 2018, des élèves de CM1-CM2 de trois classes du quartier de Wazemmes à Lille (59) se sont vu proposer un atelier en trois temps. Dans un premier temps, le Collectif KIFKIF a mis l’expo-quiz® junior « Égalité, parlons-en ! » à disposition des trois écoles primaires participantes : Ampère, Lavoisier et Quinet Rollin. De mi-janvier à début février, chacune des classes a travaillé soit sur un kakémono au choix, soit sur l’ensemble des kakémonos. Les séances de travail avaient lieu pendant les cours d’Éducation Morale et Civique (EMC) ; les professeurs animaient eux-mêmes les temps d’échanges et de réflexion entre élèves.

Le deuxième temps a eu lieu le 20 février 2018. Dix élèves volontaires issus de chacune des classes ont rencontré trois comédiens professionnels de la Compagnie La Belle Histoire en dehors du temps scolaire. Ils avaient pour mission de rapporter aux comédiens ce qui s’était dit dans leur classe au sujet des kakémonos : ils devaient témoigner de la façon dont les autres enfants avaient réagi et rapporter les anecdotes ou interrogations qui avaient pu surgir. Les comédiens étaient là pour écouter, avec comme objectif d’écrire des saynètes reprenant les témoignages des enfants. Ce temps a été qualifié de « temps éponge ».

Le 23 mars a eu lieu le troisième temps. Durant la semaine « Osez La Différence ! », consacrée à l’éducation et à l’action contre le racisme et l’antisémitisme, a eu lieu l’aboutissement de l’action : une représentation théâtrale. Les élèves sont venus accompagnés de leurs enseignants assister à la pièce dans les locaux de l’association Magdala à Wazemmes (59). Les comédiens se sont imprégnés de la parole des enfants pendant le « temps éponge » et ont ainsi pu monter une pièce du théâtre d’intervention, c’est-à-dire une représentation à vocation pédagogique. La compagnie a volontairement accentué certaines situations ou certains stéréotypes pour provoquer des réactions dans le public. C’était très intéressant de voir les comédiens changer de rôle rapidement simplement en rajoutant un accessoire.

Juste après la représentation, il y a eu un débat de quarante-cinq minutes entre les enfants, coanimé par une médiatrice culturelle de la compagnie de théâtre et deux membres du collectif lillois KIFKIF, dont moi-même. Beaucoup d’élèves ont voulu témoigner, dire quelque chose, participer. Ils étaient très actifs ! D’ailleurs, ce n’était pas forcément facile d’encadrer soixante-dix enfants. Mais c’était essentiel car leur parole est précieuse. C’est important d’écouter les enfants pour se rendre compte de la façon dont la question des discriminations les touche et les anime. Sur ces sujets, il faut sans cesse se répéter, faire de la prévention. C’est un travail continuel.

  • Les enfants ont beaucoup apprécié le spectacle auquel ils ont assisté. Ils ont ri, se sont amusés, ont trouvé de l’intérêt et matière à réfléchir à travers les situations traitées. En tous cas, bravo aux comédiens qui ont assuré avec beaucoup de bienveillance leur rôle d’interprète des enfants. Et merci de pouvoir faire partager ce type d’expérience !

    Christophe Debrabandère – Professeur
    École primaire publique Quinet-Rollin, Lille (59)
  • Ils ont beaucoup apprécié ce jeu autour des émotions de la discrimination et ont pu se projeter dans des actes dont ils peuvent être spectateurs ou acteurs eux-mêmes sans en être conscients.

    Valérie Pribetich - Professeure
    École primaire publique Lavoisier, Lille (59)
  • J’ai été enchantée de participer à ce projet avec ma classe. Les débats dans la classe étaient riches, et les enfants ont été heureux de retrouver leurs réflexions ou leurs expériences dans le spectacle. Lors de la représentation ils ont été attentifs, et donc intéressés, et ont pu exprimer leur ressenti lors du débat qui était très pertinent à l’issue du spectacle.

    Valérie Merlen – Professeure
    École primaire d’application Ampère, Lille (59)